T'AS DU TEMPS À PERDRE ??? T'AS QU'À LIRE .... TSOIN TSOIN ..?

C'est l'histoire de quelques copines et copains , ils se rencontrent de temps en temps , pas très souvent , juste le temps de prendre du plaisir à être ensemble pour marcher , pédaler , casser la graine . Ils apprennent à se connaître à se comprendre , à s'apprécier . L'objectif est la réussite du séjour commun , du projet commun , la réussite du partage .
Euh... eh bien ça commence sur les chapeaux de roue, j'ai l'impression que l'écriture de ces lignes va être de très haut niveau...je vais ramener le sujet à son niveau habituel ....
Avant de partir pour la BRESSE j'ai failli sortir mes vieilles chaussures de foot ( que je n'ai plus d'ailleurs ; mais si mais si , j'en ai eu . J'ai , comme tout un chacun pratiqué un peu ce sport, je l'ai abandonné , un seul ballon pour vingt deux personnes ça posait trop de problèmes ) mais là , à LA BRESSE , j'ai beaucoup plus d'espoir de taper dans la balle car on n'est que huit et il parait qu'on disposera d'au moins trois ballons !!!
LES VOSGES , L'ALSACE et ses ballons , voilà donc notre terrain de jeu cette année , c'est le pays d'HUBERT qui est contraint de lutter dans un combat pas ludique du tout , il ne pourra même pas nous accompagner et faire le cicérone dans les contrées de son enfance .
Je ne connaissais la région que pour y être passé à quelques occasions plus ou moins rapides , la dernière datait de deux ans . Nous avions ,Edwige et moi , fait une courte visite de Colmar , magnifique ville , enfin pour ce qui est du côté touristique , il y a de très belles choses à voir qui ne sont pas toutes jeunes d'ailleurs . Mince ça me donne à penser qu' il vaudrait mieux parfois être un tas de cailloux ou bien un bout de bois patiné par les siècles plutôt qu' un être humain , pauvres de nous on est trop sensibles aux affres du temps , il est rare que nos rides et nos cheveux blancs provoquent l'admiration des foules ( qui soit dit en passant sont composées de jeunes dont la destinée est à l'évidence de partager bientôt cette analyse ??!!!)
Bref nous avions grimpé le Ballon d'Alsace par un temps assez maussade , couvert et frais , mais j'avais noté la beauté des forêts et les jolies pentes qui les accueillent . Bien entendu cette balade automnale , on l'avait faite en voiture , enfin plus exactement avec notre précédent camping-car .
Il me semble qu'on était monté au Ballon par Thann venant de Cernay,haut lieu de fabrication de diverses marque de camping-car .
Ah le camping-car , quelle invention !! pas si récente que ça d'ailleurs si on se réfère à la conquête de l'ouest américain , vous voyez ... les chariots , les bivouacs ... les indiens ?? bref je m'éloigne je m'éloigne .
Bon , bien entendu il ne s'agit plus de conquête , il y a fort longtemps que les goths , visigoths et autres burgondes , suivis de gaulois de toutes sortes ont fait le tour des Vosges , et ce qu'il reste à conquérir est bien individuel pour ce qui concerne les pédaleurs que nous sommes !!
Taper dans les Ballons c'est une curieuse image tant il est vrai qu'il faudrait chausser des équipements gargantuesques pour prétendre matérialiser cette performance .
Non finalement ce n'est pas le bon terme , il ne reflète en rien l'objectif que l'on s'est fixé . À la réflexion je dirais plutôt chatouiller , ou grattouiller , voire caresser de nos pneumatiques les pentes arrondies de cette région verdoyante .
Oui caresser c'est un terme approprié au moins pour moi vu la lenteur avec laquelle j'ai gravi certaines pentes !
HUBE nous avait prévenu , sous des apparences de facilité , les côtes vosgiennes ne sont pas des cadeaux pour cyclistes . Eh bien il n'y a aucune exagération dans ces propos , J'ai beaucoup souffert . Oui j'ai transpiré et haleté comme ça n'est permis que dans mes derniers retranchements de sportif sur le déclin .
Mais je vous prends à témoin ,quel cycliste ayant affronté l'an passé les Alpes , les Pyrénées l'année précédente , oui quel cycliste n'aurait pas la prétention de se présenter devant ces rondeurs avec le sourire en coin de" celui qui en a vu d'autres" ?? car enfin ici le regard ne se porte pas vers d'inaccessibles et impressionnants pitons , on ne risque pas le torticolis à lever la tête vers les sommets . En tous cas les avertissements répétés n'avaient en rien entamé mon assurance de passer ici une semaine d'entraînement où je dominerais mon sujet sans trop forcer ce qui me pourrait me servir de talent ( au demeurant assez peu de chose ).
Eh bien la surprise m'a remis à ma place : ... au fond de la classe , à côté du poêle , enfin , au fond du peloton dans le groupetto celui qui part crânement avec les costauds et qui , à chaque fin de sortie se fait tailler... un costard !!! Ah ça y est on retrouve un style sympathique,compréhensible , il n'est plus utile de se gratter le crâne pour suivre le texte et les images viennent vite à l'esprit !!
Alors il est temps d'en sortir une mauvaise qui fait à peine sourire : en arrivant à LA BRESSE je me suis questionné partant d'une réflexion sans doute un peu prétentieuse : " du côté de chez moi me suis-je dit, je ne suis pas si nul au vélo , du côté de chez moi oui , mais ici,... que vaux-je... que vaux-je????"
J'avais prévenu!! , c'est pas très bon , il ne faut pas espérer mieux ; et .... finalement quand je me la répète je la trouve quand même passable !! Bon je m'éloigne ...je m'éloigne .
J'en sortirai une autre plus tard et encore pire, tenez-vous prêts !! Bon , est-il bien nécessaire de dire un mot du gîte qui nous accueille ?
Allez je vais en dire deux au moins ,
Le premier sera pour dénoncer le choix topographique du lieu , en effet il faut compter presque cinq km de côte pour accéder au gîte avant de pouvoir goûter au repos mérité de fin de sortie et ça c'est le vice complet , la cerise quotidienne sur le gâteau , et comme cerise je verrais bien la "guigne" assez âpre donc . Bref un grand merci HUBE , ça fait les jambes .
À celà on a trouvé une parade , quelques fois on est arrivés par en-haut , astuce astuce !!! mais si on y réfléchit un peu ce stratagème ne nous a pas soulagés , car pour arriver par le haut il faut naturellement monter pour pouvoir descendre .... euh , j'en vois qui ne suivent pas ; eh oui ce récit fait appel à un minimum de réflexion , je ne vais pas mastiquer et digérer tout pour nourrir des cerveaux endormis , voire atrophiés ( pas les deux j'espère !!).
Le second mot c'est pour déplorer le peu de soin apporté à la nourriture dans cette structure plus rodée à accueillir des classes de neige ou des colonies de vacances que la fine fleur des gourmets bien que nous n'ayons pas la prétention d'en faire partie ni de vouloir s'y apparenter !!
On a trouvé là ce qu'on a eu de plus décevant depuis nos diverses balades . Ah je ne parle pas de la qualité bactériologique de l'affaire , il fallait presque signer une décharge pour rupture de la chaîne de froid pour disposer à notre guise des casse-croute censés nous régaler l'après-midi
Non de ce point de vue tout s'est bien passé personne n'a été malade à ma connaissance , on a plutôt été malades de voir la mauvaise qualité du pain par exemple ou le manque d'originalité , sauf à une ou deux exceptions près , de cette fadasse alimentation dont les odeurs ont remis dans les mémoires de certains les images tristes des réfectoires .
SAMEDI 13
Donc , le petit groupe du 2XVC qui a pu se libérer pour ces quelques jours arrive au compte gouttes avec une météo agréable mais qui devrait se dégrader pour le tout début de la semaine hélas .
Le choix de se limiter à un petit parcours est pris samedi au "repas du soir" lors du "briefing" en effet , des orages prévus pour l'après-midi bousculent déjà les circuits préparés par CHRISTIAN ( chacun de nous a droit à son livret détaillé qu'il en soit ici remercié ) . Visite en soirée du petit marché nocturne en guise de digestif ; on fait là quelques emplettes gourmandes , les stands sont peu nombreux , le tour est vite fait ; on l'a même fait deux fois ....
DIMANCHE 14
On part donc du PONT DE METTY pour le LAC DES CORBEAUX qui se situe juste à la sortie de la BRESSE, gentille grimpette de trois bornes environ à travers une belle forêt avec des pourcentages propres à calmer les ardeurs des grenouilles impatientes d'en découdre avec les VOSGES ,
Dans cette première ascension m'est venue comme une illumination une réflexion qui amène déjà le second mauvais jeu de mots que je dois vous soumettre malgré mes réticences et la honte qui embrase mon front . Vraiment je ne sais pas si il est raisonnable de vous ennuyer avec ça , mais comme hélas j'en devine qui insistent pour que je m'exécute ( le mot est pertinent !! ) eh bien je ne vais pas les faire attendre d'avantage , À quoi bon en effet user sans vergogne de la patience des gens pour lesquels on a un tant soit peu de respect et avec qui on cherche plutôt à tisser des liens de relation agréable , civile , voire amicale pour certains , oui à quoi bon ???
N'ayant trouvé aucune réponse satisfaisante je vais vous dévoiler ce que je tarde à vous dire , mais il faut me comprendre , vous mettre à ma place , quand ce sera écrit je ne sortirai pas grandi de cette épreuve , certains peut-être me mépriseront .... allez tant pis je me lance : cette réflexion je l'ai eu en regardant s'éloigner les meilleurs de ce groupe de grenouilles dans le plus dur de la montée des CORBEAUX et je me suis dit : " allez-y les gars , faites vos jeux , oui c'est ça, faites vos jeux . "
Voilà c'est tout , je peux dire même ce n'est que ça ; mais les plus mauvais calemboureurs seuls savent ce qu'il en coûte de se dénuder ainsi ....
Naturellement il ne faut pas croire que j'ai passé mon temps à essorer mon petit cerveau pour en extraire ces quelques réflexions oiseuses , j'ai aussi pédalé et cette première ascension sous la fraîcheur des grands arbres , à l'abri de la circulation , m'a un peu rappelé des passages de la montée du Mas de la Barque par Génolhac au dessus de Tourevès en plus humide , avec de la mousse qui tapisse le sous-bois et peu de lumière . mais ça c'était peut-ètre dû au temps couvert .
Le lac des corbeaux est vite atteint mais on s'autorise déjà une toute petite pose photo et casse-graine car Isabelle avait prévu divers petits pains garnis de fruits secs dont on a pris livraison en passant à une boulangerie de la BRESSE et il n'était pas question de laisser rassir cette manne !!
La beauté du lac enchâssé dans les grands arbres ne nous retiendra pas très longtemps , juste le temps de quelques photos et on reprend la route qui serpente maintenant en haut de la colline d'où on peut embrasser du regard la bourgade vosgienne .
Il convient de rester très prudent car ce n'est pas large et la chaussée est un peu dégradée ( c'est une toute petite route , puis très vite on descend vers le col de BRABANT direction CORNIMONT , le temps couvert n'est pas inquiétant , non , ce qui inquiète c'est la grimpette qui nous attend .
Cinq bornes avec un nombre impressionnant de chevrons qui sont largement mérités et là ça y est , on est dans le vif du sujet , on est au coeur des Vosges dans une côte qui vaut un col ( petit ) . De jolies maisonnettes très fleuries bordent la petite route , et la pente conséquente offre tout loisir d'admirer les décors colorés . Mes jambes répondent bien ce qui me permet de faire un bout avec CHARLY ,,, cette côte on l'a déjà trouvé d'un bon niveau largement de quoi se rassasier pour les affamés de pourcentage sans se douter que ce sera notre quotidien ou peu s'en faut !!
Dans les critiques du gîte je peux ajouter la rigueur de l'horaire des repas ce qui nous contraint aujourd'hui à rentrer sans plus tarder si on veut avoir quelque - chose à se mettre sous la dent pour midi .
L'itinéraire direct nous imposerait les cinq km évoqués plus haut , mais déjà on adopte une solution de contournement en passant par le col de GROSSE PIERRE qui culmine à 955m
Mais le gars PHILIPPE frustré par la modestie des indications du panneau va coller un bout de papier et aura tôt fait de rajouter mille mètres à la pancarte ce qui regonfle un peu notre satisfaction .
L'après-midi se passe dans la forêt qui avoisine le gîte où on traque en vain le champignon , pour justifier l'alerte météo on a quand même droit à la pluie en rentrant par le bord du petit lac du nom de LISPACH qui surplombe et alimente le CHAJOUX gentil petit torrent longeant la route de la BRESSE .
Allez je vais quand même faire un petit , tout petit , compliment sur l'accueil , on a eu droit à la piscine !! et chauffée en plus! et en plus de plus cette merveille est à l'intérieur : il fallait simplement réserver ce luxe pour la tranche horaire de notre choix , ce qui a été fait par Martine et Anne je crois .
Il y a eu comme un entraînement de water-polo qui a bien détendu tous les participants , et décapé toutes les couennes par la même occasion car le chlore n'est pas économisé au pont de Metty !!
À 19 h on prend place pour le repas du soir , il était question de se partager les parts des ROUSSIGNÉ mais heureusement ils arrivent cinq minutes après et chacun se satisfait de sa part de hachis Parmentier . Ah je vais encore redorer le blason du gîte , on a eu droit à du rab de salade et de hachis et tout a disparu au fond de nos insondables estomacs ;
On n' est pas loin du 15 Août et c'est traditionnellement une date propice pour allumer quelques pétards , il paraît qu'à GÉRARDMER la réputation du feu d'artifice du cru n'a d'égale que celle du fromage à MUNSTER ce qui n'est certes pas banal . Malgré la perspective alléchante et l'enthousiasme d'ÉLISABETH je crois que personne ne sortira ce soir tant la météo est peu clémente!
De fait il pleut pas mal toute la nuit et au matin la brume a pris possession de la vallée , ce n'est donc pas engageant pour aujourd'hui ; on petit déjeune au pain haché , une spécialité du gite , en fait le pain n'est pas toujours bien présenté dans la machine à découper , il est mou , pas cuit , et il dérape parfois présentant son flanc aux couteaux surpris qui taillent dans le vif et dans la longueur des éclats , qui déchiquettent à qui mieux mieux . On est littéralement en présence de broyat de pain , des morceaux informes parfois uniquement de la mie, dont personne ne veut remplissent le bac et iront sans rémission remplir les poubelles où tout est mélangé, .... les briques de jus de fruit , les pots de confiture , les serviettes en papier , et que sais-je encore ? un désastre économique, écologique , un gaspillage , un écoeurement qui se renouvellera chaque jour ! beurk
C'était mon coup de gueule pour le chapitre accueil , je vais essayer de ne plus vous agacer avec ça , mais pour une structure se réclamant du développement durable je dis : " zéro pointé"!!
LUNDI 15
Ce matin , on a dit départ à 11h , mais il pleut encore . On va donc faire une petite ballade en "ville". Visite au magasin de vélo et premier tour de reconnaissance des boutiques de souvenir.On remonte au gîte où on avale le casse-croute dans la salle commune le temps que ça se lève un peu .
Vers 13h il faut y aller car on n'est pas ici pour prendre du tour de taille en regardant par la fenêtre , on repart pour le lac des corbeaux .
Hier , arrivés au lac on a pris à droite , et bien je vous le donne en mille aujourd'hui ... c'est à gauche toute , direction le col de la VIERGE .
Ce blasphémateur d' AMADOR insultera copieusement au passage la chrétienne , tant l'accès par la petite route forestière humide , moussue et .... la pente très prononcée l' ont surpris ainsi que nous tous! .
On rejoint peu après un axe plus important qui nous conduit par une magnifique descente jusqu'à KRUTH ( la fameuse cité du chou!! pfff) , le temps se maintient jusque là , on attaque en douceur le col d'ODEREN et le ciel qui nous a épargnés ne retient plus ses larmes et c'est sous une pluie soutenue que les uns et les autres arrivent en haut pour se caler sous le maigre espace d'abri qu'offrent les rebords du toit d'une cabane forestière ; col assez roulant pas de rampe dure .
Lorsque on est tous réunis on repart vers VENTRON , TRAVEXIN , SAULXURES où la pluie s'arrête enfin , on passe THIÉFOSSE ; après un embranchement raté on arrive à VAGNEY et nous voilà au pied du col de SAPOIS .
Depuis le col d'ODEREN on a filé bon train en descente et sur du plat les grosses pointures menant la file indienne des grenouilles ; maintenant il faut reprendre le rythme de montée sur une chaussée plus étroite vers un col qu'on imagine bien au loin dans le creux des collines , une route assez droite , une montée régulière entre les prairies verdoyantes , col banal , à peine marqué , par contre la descente sur GERARDMER est franche et vive .
De là il nous reste à rejoindre le gîte en passant par le col de la GROSSE PIERRE versant nord . Hier on a fait versant sud , pas très long , 2 km environ et là il y a en fait deux montées distinctes de 2 à 3 km chacune ponctuées d'une belle descente en intercalaire , la circulation est assez intense sur cette portion du circuit .
Le soir après le repas et la piscine je m''éternise avec Edwige sur une partie de scrabble dans la salle commune désertée , et j'ai hâte de retrouver le matelas de mon fourgon !!
MARDI 16
Un grand et généreux soleil nous remet à l'heure estivale et ouvre la perspective d'une magnifique journée ; c'est décidé , c'est le jour des ballons !!
Hier on a fait 83 bornes , et dimanche on a dû plafonner à 70 environ , mais avec les gâteries locales les jambes commencent à gonfler doucement , JACKY à court d'entraînement a un peu accusé le coup et quand ce matin , assurément ragaillardi par une nuit reposante ( on voit bien là le sens aigu du sacrifice de nos compagnes !!) , en forme donc , notre compagnon entreprend une échappée un peu vigoureuse ; il ne faut pas longtemps pour qu'il se fasse remonter les bretelles par " EL PROFESSOR" ! qui lui explique fermement que quand on a eu du mai à suivre la veille on reste dans le rang bien au chaud le lendemain ,
Impressionné et marqué dans son mental , le Jaky ! Un peu plus loin alors qu'il est confronté à un besoin naturel , il se résout à signaler qu'il doit satisfaire ce besoin , mais presque comme s'il demandait la permission de pisser de crainte sans doute que ce soit mal venu !!!. j'ai bien ri ! Sur le retour ce sera PHILOU qui en prendra pour son grade lors d'une prise de relais "appuyée" comme il sait si bien le faire et là c'est CHRISTIAN qui est au porte-voix , impayable !!.
Eh oui mon bon monsieur c'est pas tous les jours facile au 2xVC , on est menés à la dure par nos costauds mon bon monsieur eeehh oui ...mais ça nous fait progresser que diable !!! et surtout on se marre bien et ça rigole dur dans le petit peloton .
Personne ne restera traumatisé et les 123 bornes qu'on fera aujourd'hui marqueront plus les différents muscles de nos guiboles que celui de notre boite crânienne . Eh oui j'ai vaguement crû comprendre il y a quelques temps , que cette masse flasque , sans consistance qui constitue la cervelle , enfin disons , le cerveau , ben ce serait un muscle !! ça m'a foutu mal au crâne même si certains iront se demander pourquoi!!
Bref ces kilomètres nous conduisent par LES CORBEAUX , LA VIERGE , et le col de BRAMONT vers RAINKOPF par une très belle petite route qui grimpe assez sérieusement dans la fraîcheur de cette matinée . On se rassemble au carrefour qui débouche sur la route des CRÊTES direction LE MARKSTEIN une station de sports d'hiver , très fréquentée aussi en été pour le coup d'oeil sur les vallées , les randos etc...
Ah ça n'a pas grand chose à voir avec les stations alpines ou pyrénéennes , il n'y a pas là la débauche de chalets voire d'immeubles cage à poules qui n'embellissent pas les montagnes , non , seulement des installations de remonte-pente et beaucoup de voitures , et aussi de très nombreux camping cars . Pas sûr que le coup d'oeil y gagne quelque-chose , mais ça paraît malgré tout moins lourd comme impact ???
Le Markstein est passé en descente et après une très courte portion de plat (même pas de quoi en faire un d'ailleurs!) ( elle est bonne hein? ) (bon,... ceux qui sont insensibles aux jeux de l'esprit passeront rapidement sans réfléchir quoique , en fonction de la musculature évoquée plus haut ça puisse être utile??? ) bref , un bout de plat et voici déjà la montée du GRAND BALLON .
C'est dans ce genre de situation qu'on touche des mollets la substantifique difficulté des parcours cyclistes dans les VOSGES , c'est tout en trompe-l'oeil , tout en faux-semblant , tout en subterfuge , tu te pointes là , face à une banale côte , même pas impressionnante , tu te vois en haut en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire et au final il faut puiser dans les réserves pour conclure !
En haut , de son stand, un marchand de miel , pain d'épices etc ...ameute les touristes , et les cyclistes . On s'arrête pour goûter à sa production mais son patronyme va le desservir , on ne lui achètera rien , il se nomme RICHE .
Chacun fouille dans ses poches pour un en-cas avant de prendre la longue descente vers THANN ponctuée de ses virages pavés qu'il faut aborder prudemment ( CHARLY nous avait prévenu ) ! le circuit nous conduit ensuite par GOLDBACH , ALTENBACH , THANN , BOURBACH LE HAUT etc ...jusqu'à SEWEN où la route qui s'élève maintenant sans violence nous conduit vers le BALLON D'ALSACE .
Après quelques km c'est plus dur , au passage vers le lac d'ALFELD il y a pas mal de lacets , on se lance des " coucou " avec ISABELLE ...encore quelques bornes puis on arrive au sommet , tout en arrondis , ça rappelle ( de loin ) les hauts plateaux de l'AUBRAC .
Eh oui c'est bien là que je suis déjà passé avec Edwige , il faisait mauvais temps et aujourd'hui ce n'est pas le cas , ça brille et il fait chaud. Petit arrêt vers l'office de tourisme , c'est le moment de recharger les gourdes de se restaurer un peu , de saluer Anne venue là abréger les souffrances de Jacky .
Décision est prise de raccourcir le parcours prévu sur 180 bornes toujours plus faciles à envisager sur le papier qu'à affronter sur le terrain. Après avoir contemplé la stèle dédiée à un ancien coureur cycliste régional dont je n'ai pas retenu le nom, on engage la descente à fond , la route est large. On s'engrène avec Charly dans les excès , grisés par la vitesse à la poursuite d'une bagnole , et dans une épingle je vois mon Charly faire sur un coup de frein un bond à la limite de la perte de contrôle , impressionnant !! Je pense qu'il s'est fait là une belle chaleur .
Retour au " bercail " après regroupement on coupe vers ST MAURICE sur MOSELLE , le Thillot et le léger col de MÉNIL . Le "raccourci" par CORNIMONT est des plus désagréable , beaucoup de circulation et les bords de route défoncés pour la pratique du vélo c'est pas terrible . On aura vraiment le sentiment d'avoir passé un très mauvais moment sur ce passage censé nous adoucir la fin de sortie de cette longue journée . À LA BRESSE on se regroupe encore pour grimper les cinq derniers km , tout le monde en a plein les godasses !!!
Toujours du beau temps ce MERCREDI 17,
mais sans doute mal réveillés , partis en direction de Gérardmer par le col de Grosse Pierre , on rate une bifurcation à notre droite et on se retrouve donc où on ne devrait pas être , soit dans la circulation de Gérardmer . Longeant au passage un magnifique CITROEN ROSALIE mes pensées me ramènent alors des années en arrière à une époque où l'on faisait Jean-Pierre et moi des tournées de livraison pour notre père au volant d'une telle voiture qui hélas rendit l'âme un soir en rentrant du cinéma dans la froidure d'une nuit lozérienne , on avait de l'huile plein les pieds et la trouille au ventre car dans la bêtise de notre jeunesse on n'avait me semble-t-il pas demandé l'autorisation paternelle et on n'avait pas non plus de permis de conduire !! Je n'ai pas gardé en mémoire la suite des événements , le lendemain pour les livraisons la ROSALIE manquait à l'appel .
Bref , je m'éloigne , je m'éloigne , ... l'erreur de parcours d'aujourd'hui ne sera pas faite à crédit , on va payer comptant et cher pour retrouver par une petite route le tracé qui nous conduira au col de la SCHLUCHT .Une pente qui doit avoisiner les 20% par endroits , je la revois encore cette sanction , cette punition , grimpée avec les mollets durcis de la veille et pas encore chauds du jour , une fantaisie locale à déguster avec modération ce que tous ont bien compris car je n'ai vu personne en reprendre...Petite portion de plat , et là on débarque sur une sorte de grand parking , avec plusieurs possibilités de sortie mais pas une seule indication , et pas âme qui vive à l'horizon . Au bout de quelques minutes un homme sort d'un bâtiment , un atelier de menuiserie je crois et nous informe sur la bonne direction . Il précise que c'est tout plat ce que nous ne confirmerons pas , et il nous demande si on s'entraîne pour le triathlon ce qui aurait dû nous mettre la puce à l'oreille pour ce qui est du relief !!!
On s'enfonce ensuite dans une agréable route forestière après une bonne grimpée où il faut largement passer la chaîne à gauche sur la cassette . C'est une toute petite route mais néanmoins empruntée par de grands et gros camions d'exploitation de la forêt qui ne semblent pas avoir beaucoup de temps à perdre vu la vitesse à laquelle ils circulent . Il faut donc rouler prudemment .Dans une descente cependant je vais cogner , mais c'est contre une guêpe que je viens taper dans le petit espace qui sépare le casque et les lunettes , vite vite les trois herbes , la médecine magique de la nature et quelques minutes plus tard on n'y pense même plus !!
Pas mécontents de quitter enfin la petite route trépidante , on rejoint un axe plus important qui amène le petit groupe à XONRUPT LONGEMER .
Il y a là une piste cyclable que nous empruntons , on aperçoit le lac ( il y en a plein dans les Vosges ) , je suggère à Isabelle qu'on aille y faire trempette , mais quand elle m'annonce une température de 19° je renonce illico !! On a parfois comme ça des pulsions que de simples petits détails évacuent sans regrets !!
Les pistes cyclables c'est bien , mais là aussi on se doit de rester sur ses gardes car il n'y manque pas de surprises , conteneurs de poubelles , nids de poules , promeneurs pédestres , chiens et autres barrières aux carrefours sont autant de pièges à déjouer.
À la sortie de la piste les premières pentes de col de la SCHLUCHT paraissent écrasées , affalées sur le relief , on se croirait devant la télé !! mais le compteur rend son verdict il n'y a pas de doute ça monte et ça finit par faire mal aux jambes . On longe par endroits un ruisselet qui s'appelle déjà la MEURTHE, enfin dans le final un peu plus plat on se fait, Isabelle et moi, une petite poursuite à fond sur la plaque histoire de ne pas trop faire attendre les autres !!
Le plateau est casse pattes et envahi de touristes ensuite ça descend jusqu'à HAUTES HUTTES où on reprend du plat montant ( tant qu'il y en a , on se ressert !!! ) , c'est ensuite une forte descente sur HOHROD . CHRISTIAN et PHILOU repèrent une fontaine , ils font le plein de flotte , je réagis trop tard et la pente parcourue me dissuade de remonter , je verrai plus loin . Vers le bas , en arrivant dans la vallée c'est au tour de JOJO de tâter durement du dard pointu d'une guêpe et de goûter aux joies de la médecine naturelle .
La troupe passe ensuite à MUNSTER , METZERAL , le parcours est plat , on longe une usine d'embouteillage de l'eau CRISTALINE du côté de SONDERNACH et c'est au petit train qu'on grimpe vers le SCHNEPFENRIED pour passer le redoutable col de PLATZERWASEL qui marquera douloureusement les jambes !
ISABELLE n'est pas au mieux , elle est même un peu moins que ça , et ce col sera une longue souffrance pour elle avant que ses douleurs abdominales ne la laissent tranquille . On a , elle et moi , tout loisir d' admirer les grands arbres , magnifiques qui habillent les pentes , de scruter le sous-bois à la recherche de champignons , de constater que la montée parait moins pénible quand on porte son regard vers les arbres d'en bas plutôt que vers ceux d'en haut , je pourrais dire que le défilement aval des images permet de mieux avaler... l'amont ????!!!! ( vraiment nul ! ! ! )
IL y a dans le secteur de nombreux mémoriaux pour les victimes des guerres ...
Au regroupement au col , on fait quand même la photo souvenir qui en sera à coup sûr un mauvais pour ma fille !! Retour par la route des crêtes passage sous le HONECK gros centre touristique , grand axe assez casse pattes pour ce qu'il reste à en casser . Où il y a des touristes , il y a des touristes gardois ces jours ci , de fait les cyclistes et les marcheurs se croisent là sur le grand parking , juste sous l'auberge où les randonneurs gourmands se sont goinfrés de tarte aux myrtilles sans penser à nous !!! , Bon on recherche encore le circuit , CHRISTIAN parti en éclaireur est contraint au demi-tour sur une route qui ne débouche que dans un chemin ...on reprend le grand axe , un autre carrefour puis une jolie descente nous conduit à remonter sur le court col des FEIGNES juste au dessus de PONT DE METTY , et bien pour aujourd'hui ça ira !!
JEUDI 18
La fatigue commence à s'installer gentiment , et ce matin on prend le fourgon de Christian pour rejoindre le départ de cette sortie à XONRUPT LONGEMER . Christian à la recherche d'un emplacement pour se garer trouve un coin pratique devant une sorte d'entrepôt , mais sitôt les vélos sortis on voit arriver une dame qui nous explique que son mari aura besoin de manoeuvrer devant . C'est le garage d'un artisan électricien je crois et il suffira de dégager l'entrée pour satisfaire la brave femme .
On démarre cette boucle par une légère côte , tout doucement , il faut chauffer la mécanique .... l'endroit est coquet , il y a là une gendarmerie très décorée , de toute beauté , on en prendrait bien pour quelques années ??? presque toutes les maisons paraissent avoir leur petit étang privatif à flanc de colline , tout ça est très fleuri et ressemble à une carte postale .
Le temps est menaçant , très couvert , de fait quelques gouttes nous accueillent vers le haut de la montée . On hésite sur la direction à prendre dans divers carrefours car on ne retrouve pas le tracé de la carte . Il est encore tôt , une magnifique descente nous tend les bras ( ?? ) c'est la direction qui est choisie . ça fait du bien pour l'échauffement !
PLAINFAING , c'est ici , la confiserie artisanale de la région c'est ici aussi ; on avait fait le plein de bonbons déjà à LA BRESSE lors de la visite au marché nocturne donc on ne s'arrête pas.
Enfin si , on s'arrête à FRAIZE un peu plus loin pour un des innombrables demi-tour à la recherche du parcours qui s'évertue à nous narguer !!
Dans ce méli-mélo d'incertitude on va s'embrouiller et s'enfoncer sur des routes petites , pentues, pourries , bref de quoi pester de tous les pets qui s'échappent parfois des cuissards au grand soulagement des rectums asphyxiés !!
PERDUS , et oui on est littéralement perdus du côté de la HARDALLE, dans la forêt dominant PLAINFAING , c'est un inextricable entrelacement de chemins goudronnés largement pourvus en nids de poules ou même , pas goudronnés du tout et là garnis de pierres et de ruisselets . Dans cette nature un peu sauvage à flanc de colline on trouve une maison dont les occupants pourraient être tout droit sortis d'un conte fantastique c'est vraiment le gag du jour . Trois personnes vivent là , mais on aura beaucoup de mal à obtenir des indications cohérentes sur la direction à prendre pour retrouver notre chemin ; quand l'un ouvre la bouche , l'autre le conteste vertement , la mère qui s'en mêle est renvoyée à sa cuisine sans ménagements , on est proche de la mise en scène de théâtre dans laquelle on est tombés comme des chiens dans un jeu de quille !!!
On a dû bien rester trois à quatre minutes dans cette improbable situation pour finalement descendre de quelques centaines de mètres et retrouver la "civilisation ".
Amador , ce fidèle équipier , pourtant rompu à beaucoup de fantaisies décide d'abandonner ici le petit groupe et de faire route seul en direction des véhicules salvateurs .
La journée est pourtant loin d'être terminée , ayant finalement embrayé sur le bon circuit l'équipe va grimper le col de LOUCHBACH , ça démarre juste après le passage d'un ruisseau qui doit alimenter la MEURTHE toute proche . Le temps semble se dégager . C'est à nouveau une petite route forestière , la forêt ici génère une importante activité , les arbres sont magnifiques hauts et droits comme des " i " ce qui explique le maillage développé des routes d'exploitation , on dépasse d'ailleurs un chantier , le bas-còté est jonché de branchages où un feu asthmatique tente d'éliminer les déchets .
JACKY n'est pas au mieux , ce n'est pas la volonté qui lui manque , non , il y a de la hargne de la fougue et de la vigueur dans ses accélérations pour rattraper les autres . On dirait un jeune poulain ; mais au vélo , dans les bosses c'est moins de la violence que de la constance qu'il faut user sinon on s'épuise rapidement , je décide de faire route auprès de lui pour fluidifier ce qui lui reste d'énergie ce qui est une façon déguisée de me reposer en évitant de suivre le rythme accéléré des géants . Oui ... , là j'ai mis " géants" , ça paraît excessif , ça l'est certainement un peu , cependant il faut bien qualifier les meilleurs de notre groupe , leur adjoindre un substantif , varier aussi quand c'est possible , ce qui contraint parfois à l'excès mais c'est de bon coeur !!!
À force de forcer on arrive au sommet sous un soleil resplendissant . Une cabane en bois , enfin... une grande cabane , est installée là dans ce lieu stratégique et sa position dans ce coin éloigné n'est pas due au hasard non , non , non ; un commerçant futé propose ici de quoi se restaurer avec des produits fermiers et plus que ça d'ailleurs puisqu'on trouve là de la charcuterie , du fromage , du pain , des tartes aux myrtilles etc etc ...une fontaine coule dans un abreuvoir et y déverse une eau bien fraîche voilà de quoi remplir les gourdes . En fait il n'est pas très loin de midi et d'évidence la situation , le lieu, et l'horaire font qu'il ne vient à l'esprit de personne de renoncer à l'appel des tables et des bancs installés .
Des randonneurs et autres promeneurs assurent l'écoulement de toutes ces victuailles dont nous apprécions la qualité bienvenue , il y a des jours qu'on n'avait goûté à du pain aussi savoureux , et la tarte aux myrtilles n'a pas fait un pli .
La petite équipe aura du mal à s'extraire de ce coin idyllique pour reprendre la route après ce qu'on pourrait presque qualifier de repas , CHRISTIAN en éclaireur va soulager sa vessie dans les bois proches et repère là des champignons qu'il promet de venir chercher au plus tôt , puis on se met en route sur une partie bosselée qui nous conduit au col du BONHOMME , grande descente vers LE BONHOMME , à gauche dans le village , direction le col des BAGENELLES assez facile , on a pu admirer là un splendide attelage comme seuls les passionnés peuvent les conserver et les entretenir : un ancien ( je n'ose dire un vieux ) mais resplendissant VOLKSWAGEN T2 ou T3 ,( les puristes apprécieront ) auquel est attachée une minuscule caravane hors d'âge , on peut quand même classer ça vers les années 60 !! Une courte pause et on repart vers le col du PRÉ DE RAVES ,et par une petite route on rejoint ensuite FRAIZE .
C'est le moment du retour vers XONRUPT que l'on rallie par la vallée de la PETITE MEURTHE , ici le train gardois déboule tambour battant malgré le vent qui nous fait face .Il en sera ainsi sur toute la portion plate jusqu'à l'amorce du splendide DÉFILÉ DE STRAITURE où le relief élève la route entre ses contreforts . Au tableau de chasse aujourd'hui : 82 km
Douche et lessive en arrivant , et séance de récupération à la piscine où je trouve l'eau plus fraîche mais finalement c'est sans doute grâce à cette fraîcheur que j'ai le sentiment d'une bonne récup .
VENDREDI 19
Aujourd'hui la météo est pessimiste , les cyclistes fatigués décident de consacrer ce jour au repos que chacun accommodera à sa sauce . ISABELLE ,CHRISTIAN , PHILOU , et CHARLY vont traquer le cèpe du côté de LOUCHBACH ( hélas ce n'est pas la récolte espérée ) , JOJO accompagne MARTINE à COLMAR où ils retrouvent ANNE et JACKY , ainsi que les ROUSSIGNÉ , ÉLISABETH et PATRICE de leurs prénoms , AMADOR part avec MARIE-CLAIRE visiter ( encore une fois) la chapelle de RONCHAMP construite par LE CORBUSIER . EDWIGE et moi allons marcher tranquillement à LA BRESSE faire quelques achats . ( 10 bornes à pied pour de la récup on peut mieux faire ) Le soir au repas une discussion s'anime pour définir le parcours de samedi selon le potentiel des uns et des autres .
SAMEDI 20
Il fait beau pour la der de der qui doit clôturer on l'espère en beauté ce séjour vosgien . Arrivé après le petit déjeuner , dans le sous-sol où l'on parque les vélos pour la nuit , j'ai la désagréable surprise de trouver ma monture crevée à l'arrière ( en plus !! ) alors que je l'avais bichonnée l'avant-veille en rentrant , c'est à n'y rien comprendre mais c'est comme ça . Vite vite il faut changer la chambre et ne pas traîner , 147 bornes sont au programme aujourd'hui et plus de 4000 m de dénivelée ce qui est à coup sûr une gageure .
L'engagement à la CYCL'AIGOUAL grand parcours , dimanche prochain , n'est pas innocent dans ce choix haut placé !! Nous n'abordons pas habituellement ces perspectives ....
Nous sommes huit au départ , le tour est long , mais des raccourcis sont prévus . Après la distribution des petits pains à LA BRESSE au sortir de la boulangerie , il y a un petit désaccord sur le circuit ; on a déjà démarré , et plutôt que de discuter en roulant on s'arrête sur un trottoir juste après un rond-point . Nous somme passés devant une voiture de gendarmerie au rond-point qui a dû attendre son tour pour s'engager , ceci n'a pas eu l'air de plaire et en arrivant à notre hauteur , la vitre se baisse , et le représentant de l'ordre nous indique par un geste imagé de deux mains qui se suivent , que les vélos doivent rouler en file indienne . La circulation était éparse , on a gêné personne , rien ne justifiait cette remontrance faite sans le sourire ... ça ne fait rien , il y a des flics bien singuliers ( air connu pour les amoureux de BRASSENS ) pourtant j'ai trouvé qu'on dormait bien à LA BRESSE , peut-être moins à la gendarmerie ??
Allez , ça ne va pas nous gâcher la journée , on attaque une ultime fois les CORBEAUX par le lac , le col de la VIERGE nous voit passer une fois encore . Descente sur le CHAUME du VENTRON où trône une petite auberge qui accueille des marcheurs , et on attaque par une gentille route pas large ,dans les bois , une longue côte qui n'en finit pas et qui se durcit au fur et à mesure de notre progression , tant et si bien que je mets tout à gauche pour venir à bout de cette montée et près de moi ça roule aussi aux pas !! Nous revoilà après une belle descente dans la vallée de KRUTH direction WILDENSTEIN ,( je ne vous refais pas le coup du chou ?? au fait pour les ignares , dans ces contrées le "u" se prononce "ou" , donc : " choucroute , et pas choucrute !!! hi hi hi )( ou ha ha ha , comme on le sent ) Quelques km de plat ,et à droite maintenant pour gravir la montée vers LE MARKSTEIN annoncée pour 14 km . Au pied déjà , JACKY qui est près de moi me dit : " à ce soir " . Il est vrai que le début est pentu , je me retrouve à 10 km/h , ça promet d'être difficile si ça continue comme ça !! , Devant , les costauds sont partis , je les vois au loin car la route ne comporte pas de virages dans ce premier km environ .
Je prends donc un rythme régulier prêt à affronter ce quasi MONT LOZÈRE , mais au bout de deux km le relief s'aplatit nettement , je passe sur le grand plateau , et sans accélérer , sans appuyer trop j'imprime à nouveau un train régulier qui me ramène doucement sur JOJO détaché du groupe de tête .
On finit ensemble cette belle montée au demeurant assez facile ; après une petite pause sur le plateau pour se rassembler on descend dans la vallée sur LAUTENBACH et LINTHAL . Il fait très beau , même chaud , on roule vite dans ce plat descendant , si bien qu'une fois de plus on rate la bifurcation du parcours . Dans le village on nous renseigne et après un court retour sur nos pas , on prend le discret embranchement qui nous fait grimper sur quatre bornes à 10% dans la chaleur de la mi-journée à un col du bout du monde puisque s'arrête ici la route goudronnée !! on se trouve au col de BOENLESGLAB en pleine forêt .
Bientôt rejoints par un groupe de scouts allemands que nous avons dépassé vers la fin de la montée ( des vrais , avec le fanion , le chapeau unique, le totem et tout et tout ) on se décide à poursuivre notre périple vers WASSERBOURG en contre-bas .
Il faut se résigner à faire un bout de descente sur une piste forestière assez caillouteuse , cette fantaisie dure environ 2 à 3 km . C'est un peu épuisant , toujours sur les freins à éviter les pierres , à chercher la lisière de la forêt et du chemin là où il y a un peu de mousse , un peu d'herbe, à ne pas se laisser embarquer dans les ravines .... heureusement personne ne crève dans ce passage et ça fait tout bizzare de retrouver le calme de l'asphalte !!
Pas trop le temps de respirer car on attaque ici un des cols les plus durs qu'on ait fait dans les VOSGES , le PETIT BALLON . Il faut d'abord passer le col de RIED qui distribue les chevrons généreusement et ça fait mal aux guibolles en cette fin de semaine . On serpente lentement sur ces mamelons où les prairies ont pris la place de la forêt dominante .
Là c'est carrément les ALPES avec les vaches et tout le folklore de sonnailles . Les ressources sont épuisées , on ne voit jamais le sommet , on monte , on monte , on monte !!!
Enfin en haut on prend 10 mn pour récupérer et embrasser du regard le paysage merveilleux qui est offert sans compter .
Une très longue descente nous conduit dans une vallée que nous avons déjà visitée , on se retrouve ici à SONDERBACH au pied d'une difficulté que j'ai déjà qualifiée de redoutable et ce n'est pas surfait , le PLATZERWASEL . Il va falloir l' affronter à nouveau avec en ce qui me concerne .... rien , plus rien dans le réservoir , je vais passer à mon tour un mauvais quart d'heure qui va bien durer le double pour faire bonne mesure !!!
Avant cela on refait un peu le plein des gourdes à une fontaine qui s'apparente plutôt à un abreuvoir , un vieux tuyau y distille un maigre filet d'eau qui suinte le loin d'une algue qui pendouille , il faut véritablement avoir soif !!!
ISABELLE est restée scotchée dans sa souffrance voici quelques jours sur ces pentes , que même CHARLY dit redouter !!, et aujourd'hui c'est mon tour , je me retrouve cardio bloqué à 135 et compteur à 8, 9 km/h , je n'arrive pas à maintenir un rythme correct et encore moins à accélérer , les jambes sont en coton et le coeur quasi au repos .
À cette allure j'use de la patience de mes coéquipiers au maximum , mais je finis quand même par atteindre le sommet où on ne s'attarde plus , ( on est à 1183 m) . La " ballade " se poursuit vers la route des CRÊTES , en chemin JACKY rallie le petit peloton , il nous avait finement abandonné dans la montée du MARKSTEIN prévoyant les difficultés que j'ai décrites .
Le final se fait par le HONECK et le col des FEIGNES ; tout le monde a son compte au bout de cette super journée .
EDWIGE arrive aussi de sa sortie de vélo . Avec ELISABETH , PATRICE , et MARTINE ils ont parcouru la piste verte de CORNIMONT et grimpé le col de MORBIER , mais sans MARTINE je crois ?? Tous satisfaits de la journée , on clôture ce séjour avec quelques excellentes bouteilles de GIGONDAS et de SABLET offertes par JACKY que tout le monde a appréciées .
Voilà ce qui me reste de ces quelques belles journées concoctées par HUBERT, CHRISTIAN , ISABELLE , que je remercie encore .
Les copines et copains s'enrichissent de ces initiatives et en redemandent , ils y trouvent ce qu'il y a dans toute bonne auberge espagnole , même si en l'occurrence la situation géographique de celle-ci élargit de manière curieuse les frontières que l'on sait !!
Ce récit je le souhaite ravivera quelques souvenirs , mais son but ne serait pas atteint si les chers lecteurs que vous êtes ( !!!! ) n'en gardent ne serait-ce qu'un brin de nostalgie , je l'ai débuté précisant que les copains et copines aiment à se rencontrer , à partager etc ... ceux qui sont sensibles à cette affirmation auront à coeur de renouveler encore et encore ces expériences communes .
Donc , à la prochaine....