La Cycl Aigoual - 157 km (12/9/2010) - Année : 2010
Distance du parcours : 157.00 kms
Résultats complets : Classement
Résultats partiels
Scratch Nom Club Cat Place/cat. Trophée Temps Moyenne
1/143 SARREBOUE Remi VC Aix Elite 1/2 4h44:50 33.07 km/h
101 PESENTI Christian VC Val de Cèze C 20/46 - 5h45:19 27.28 km/h
89 DUPOUX Philippe VC Val de Cèze C 28/46 - 6h01:50 26.03 km/h
104 PESENTI Isabelle VC Val de Cèze W2 3/3 6h16:08 25.04 km/h
Verni
Est-ce que ça vaut le coup d'écrire quelques lignes pour relater cette suite d'incidents qui me contraint à nouveau à l'abandon ???
Oh je sais qu'il sera facile d¹ajouter les sarcasmes aux ennuis pour tenter de bousculer le plaisir que je trouve à m'inscrire encore au départ des cyclos, et je sais que certains cèderont à la facilité ... hélas .
Je ne répondrai pas à ces moqueurs , non , je vais me contenter de vous proposer de m'accompagner 80 km sur les belles routes des Cévennes occidentales ce dimanche 12 septembre .
Non , non n'allez pas croire que je n'ai pas fait le point sur les problèmes mécaniques que j'ai décrits par ailleurs , je suis un peu têtu certes , comme tout un chacun , mais dans les limites du raisonnable .
J'arrive donc au Vigan avec un vélo dont la préparation ne souffre aucune critique , équipé de deux pneus neufs , et un bon moral car je me suis bien entraîné me semble-t-il .
Un petit point sur la météo pour préciser que la journée se présente sous les meilleurs auspices le soleil est au rendez-vous , ainsi qu'une généreuse Tramontane qui va me faire souffrir .
Le départ est assez tardif , 9 h 30 pour le premier groupe , soit les anciens , mêlés aux féminines .
Au menu de cette épreuve , et en entrée , est proposée l'ascension du col du Minier , une bonne vingtaine de kilomètres , il n'en faut pas plus pour que chacun adopte le train qui lui convient et que se forment rapidement les groupes .
Je pars derrière Isabelle , on accroche les premiers durant cinq km environ , c'est un groupe de 12 à 15 qui avale la pente à 23 25 km /h , Isabelle ventile beaucoup , ce n'est que le début de la journée et il faut en garder pour finir au mieux les 157 km ; je lui conseille donc de lever le pied , d'autant que ce groupe a fait déjà un gros trou avec les suivants .
On décroche , elle récupère quelques minutes , puis on se fait dépasser par un deuxième groupe où se trouve K. Saysset ; il faut laisser filer , notre vitesse s'est alors stabilisée à 16 , 18km/h et le groupe passe trop vite , sagement Isabelle reste à son régime .
La voiture suiveuse de madame Saysset arrive à notre hauteur , monsieur échange quelques mots avec Isabelle ; sur le toit un vélo et des roues sont là pour parer au moindre incident comme chez les pros , un privilège auquel peu de coureurs ont accès , d'ailleurs c'est interdit par le règlement de course mais voilà dans l'histoire il y a ceux qui abusent de leur notoriété et de leurs moyens au mépris de l'esprit sportif et des autres concurrents !
Oh je présume qu'à l'occasion ce monsieur aurait dépanné Isa , mais imaginons quelques dizaines de phénomènes de cet acabit dans une cyclo où il y a plusieurs centaines de participants et on entrevoit le bazar !
Un peu plus haut les jeunes nous absorbent sans coup férir, je pense qu'il y a là-dedans les élites ; et il n'est pas nécessaire de réfléchir beaucoup pour constater le fossé qui nous sépare , la question est de savoir qui n'est pas à sa place dans cette épreuve cyclosportive dite « de masse » !!!
Ou bien les handicaps sont mal calculés , ou bien on prend pour postulat que la course n¹est pas faite pour les « amateurs » , oh je ne parle pas pour moi bien entendu , mais il y a certainement des gens qui rêvent !!
Enfin j¹arrête là , ce n'est pas le sujet de ce texte , il n'empêche , la cycl'Aigoual me paraît de plus en plus élitiste et ce sentiment est partagé , j'ai en effet entendu divers commentaires allant dans ce sens ; bon assez râlé comme ça , je reviens à la course .
Bref , on roule toujours au même train , plusieurs petits paquets nous passent encore, nous avons quitté la partie ombragée de la montée dans un virage à gauche , le soleil à présent ajoute à la difficulté , il faut boire !!
Dans un groupe épars Christian arrive à notre hauteur , il demande si je reste avec Isabelle , ce que je lui confirme et il reprend l'ascension à son rythme rejoignant son groupe .
Il a un challenge personnel à assumer !!
La pente du col du Minier n'est pas sévère , nous maintenons notre vitesse sans grand problème ; toutefois vers le haut on quitte la zone des châtaigniers le temps devient plus frais et nous rencontrons ici pour la première fois un adversaire attendu : le vent .
Face aux fraîches bourrasques l'allure ralentit ; la Tramontane balaye le causse et nous en ressentons les effets avant d'arriver au sommet .
Il reste à peine mille mètres de côte me semble-t-il quand Philippe à son tour nous dépasse , je pense qu'on le retrouvera en descente .
500 mètres avant de basculer on repère un petit groupe derrière , ce sera une précieuse aide pour la descente car il faudra affronter le vent de face .
On aborde cette descente en attendant les autres , mais ça ne revient pas avant l'embranchement de l'Espérou ; au contraire on reprend un gars qui restera sur notre porte-bagages jusqu'au point où il me faudra laisser partir tout ce beau monde .
Pour l'instant je descends à fond ; Isa passe un peu devant pour me soulager , mais je ne veux pas qu'elle se fatigue de trop et à ce petit jeu c'est moi qui perds des forces , et beaucoup plus que je ne l'imagine car le vent n'est pas modéré !!.
Le petit groupe de quatre à cinq gars recolle un peu avant Dourbies , deux prennent rapidement des relais ce que j'apprécie intensément ; hélas ce ne sont pas de grands descendeurs , ou bien sont-ils fatigués ?? et je dois relancer pas mal pour rester au même rythme .
Après Dourbies ça remonte légèrement et je sens déjà que les jambes en ont pris un coup , j'ai du mal à tenir les roues alors qu'Isabelle tient bien au groupe , vite vite je sors une topette salvatrice ; la route redescend maintenant rapidement sur Trèves .
Au début de la pente Isabelle passe tout le groupe et personne ne lui disputera le plaisir de dominer cette partie du parcours où elle excelle .
La pente est prononcée jusqu'an village , on passe quelques bagnoles dans les épingles , la route n'est pas super large et le revêtement bosselé de qualité moyenne ! pas vraiment de quoi se griser !
Ce n'est qu'en bas après environ quatre bornes que je termine ma topette commencée en haut de cette descente , autant dire que je l'ai dégustée !!
À Trèves ça remonte très dur , je me rappelle avoir déjà souffert à cet endroit lors d'une édition de la Millau Causse Noir , j'ai rejoint ma fille et je lui dis que la côte est sérieuse , il ne faut pas s'exciter !!
J'ignore si l'effet des topettes est inversement proportionnel au temps d'absorption mais pour le moment j'attends les chevaux !!
On voit très bien le profil de la côte en l'attaquant et ça ne me réjouit pas , c'est la panne !!
Les genoux ramollis , l'énergie qui se fait attendre S.et les autres qui comme Isabelle s'éloignent inexorablement ; c'est « l'effet Tramontane » et oui les forces que j'ai laissées contre le vent en haut sur le plateau me font logiquement défaut , le réservoir est un peu vide !!
J'adopte une vitesse de croisière qui doit me permettre de récupérer sans trop perdre de temps, j'espère refaire mon retard en haut car le circuit sera alors dos au vent .
Sans doute le mental en prend-t-il un coup aussi dans ces circonstances au fur et à mesure de ma lente ascension l'envie de me battre se dilue au passage des gars qui me doublent .
J'ai conscience qu'il me faudrait encore des apports énergétiques pour retrouver du tonus , mais voilà je ne prends rien , me disant petit à petit ; « à quoi bon , tu es largué , seul , tu ne pourras pas revenir , et puis il y a encore des bosses , économise toi :etc , etc !! »
J'en suis là de mes réflexions quand j'aperçois au loin un concurrent au bord de la route qui marche poussant son vélo .
On se trouve alors à environ deux km de Lanuéjols sur le plateau , et il ne me faut que quelques secondes pour reconnaître au loin la silhouette de ma fille !!
Un rayon cassé ( conséquence de l'incident de st Flour ???? eh , on suit un peu dans le fond !!!)
Heureusement , j'étais derrière !! ma roue passe vite d'un cadre à l'autre , ( cette fois je vérifie bien le serrage ! eh , j'en vois qui ne suivent pas là-bas ; voir : les Hélviens 2008) et avec l'aide de Jean « le fromager » voilà Isabelle qui repart à la conquête de son énième podium !!
À moi à présent de résoudre le problème posé par cette roue voilée qui touche les patins de freins ; je desserre au maximum les mâchoires , j'entortille le rayon cassé et reprends mon train-train avec le sentiment du devoir accompli ( rien que ça !!) et je vérifie encore un vieil adage : « à quelque chose malheur est bon » .
Alors là , c'est un peu vicieux car on ne saura jamais dans quel sens lire cette vérité ; en effet à partir de là , je sais que j'ai fait le geste indispensable pour ma fille et à la fois je n'ai plus de scrupules à me traîner paresseusement !!
Qui peut dénouer ce dilemme mis à part l'esprit tordu de : Devinez qui !!
Bon ça ne roule pas terrible , mais j'arrive à passer le village , la courte montée qui suit , le bout de plat qui ouvre sur la descente vers Meyruèis que j'aborde sans appréhension .
J'entends le frottement du patin sur la jante , on dirait le bruit d'un jet d'eau intermittent , ce bruit s'accélère avec la pente et au bout de deux à trois km c'est l'explosion ; la jante surchauffée je pense est venue à bout de la chambre à air .
Je ne roulais heureusement pas très vite , le pneu est déchiré sur quatre à cinq cm , il n'est pas question de réparer et ma participation à cette cyclo s'arrête là au bout de 80 km
Allez , salut à tous et à la prochaine !

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