La Vercors Drome - 137km (28/08/2010) - Année : 2010 |
Distance du parcours : 137.00 kms |
Résultats complets : Classement |
Résultats partiels |
Scratch | Nom | Club | Cat | Place/cat. | Trophée | Temps | Moyenne |
1/380 | LEGASTELOIS Viven | VTT ARDBIKE VALENCE | C | 1/27 | ![]() |
4h21:23.09 | 31.45 km/h |
71 | PESENTI Christian | VC Val de Cèze | E | 11/59 | - | 5h00:46:04 | 27.33 km/h |
135 | DUPOUX PHilippe | VC Val de Cèze | F | 20/62 | - | 5h18:48.04 | 25.78 km/h |
229 | PESENTI Isabelle | VC Val de Cèze | B | 1/6 | ![]() |
5h46:58.03 | 23.69 km/h |
347 | HOUDEBINE René | VC Val de Cèze | I | 42/53 | - | 6h49:28.09 | 20.07 km/h |
Verni On ne devait pas la faire !! je n'aurais pas du la faire !! Voilà un raccourci qui synthétise bien la réflexion que m'inspire cette édition de la cyclo romanais-péageoise !! Je suis arrivé la veille et j'en ai profité pour filer jusqu'à Hauterives admirer le » palais idéal du facteur Cheval « ce qui sera je crois le meilleur souvenir de cette expédition ! Il fait très lourd , le temps cuit à l'étouffée ( 36° au thermomètre ) sous un épais couvercle nuageux , je crains le pire pour demain , mais à l'inscription un sympathique organisateur me promet que ça tiendra et même que ça va se lever , Éole devrait donner de la voix ,Mistral sera sollicité dés le matin. Bon , au moins il n'y a pas de risque de pluie à l'horizon , je m'endors serein , enfin quand je dis je m'endors je suis obligé de décompter une interruption due à un festival de musique proche dont les participants n'avaient pas l'intention manifestement de faire la cyclo le lendemain ou plutôt le matin même car les bougres ont baissé le crin-crin vers les trois heures!! Le départ est fixé à 8 h précises , les trois mousquetaires sont là pour accompagner leur présidente sur la ligne où piaffent déjà d'impatience quelques centaines de coureurs , presque mille aux dires des organisateurs , satisfaits à n'en pas douter !! On truande un peu pour ne pas se mettre à la queue , allez on saute dans le premier tiers , ce qui fait un joli bond , même pour des grenouilles bien entraînées . Le temps n'est pas dégagé , Mistral est à la grasse matinée avec les festoyeurs , le ciel est encore bien chargé de nuages qui paraissent moins menaçants toutefois que la veille , la température vu l'heure est relativement fraîche , nous avons tous opté pour une tenue légère maillot manches courtes ; je n'ai pas pris de coupevent . J'ai noté que Philou entassait un énorme chargement de figues dans ses poches , quel appétit ce citoyen , à moins que ce ne soit pour distribuer en route ?? Au départ il faut passer sur un tapis , ça crée un entonnoir qui distille petit à petit les coureurs, et les premiers sont loin , bien loin quand on sort des faubourgs pour se retrouver dans la plaine au pied du massif du Vercors. Ça roule très vite et j'ai à peine le temps d'apercevoir Edwige qui nous guette au carrefour d'arrivée où on devrait pointer notre nez dans cinq heures environ , un peu moins pour les meilleurs et assurément beaucoup plus pour certains autres dont je vais faire partie . Christian est loin devant , je suis Isabelle , et Philippe navigue à quelques encablures . Les paquets se forment à la rupture des moins costauds et il faut soit attendre que ça revienne de derrière ou aller au charbon pour remonter , ce que nous faisons alternant les moments de récupération et les moments d'effort . Etant donné le nombre de participants , le peloton présente encore un aspect homogène malgré ces coupures , et puis très vite arrive la première difficulté , le col de Tourniol ; là je constate qu'on est sans doute parti trop rapidement emportés par l'ambiance et l'enthousiasme de nos jeunes années , nombreux sont les sages qui , maîtrisant leur impétuosité, nous dépassent dans la montée. La chaussée s'est rétrécie à l'approche de ce col qui serpente sous les majestueuses falaises de la montagne de l'Epenet, et la météo se dégrade au fur et à mesure de l'ascension . Eh oui , voilà ce que c'est que de croire aux belles histoires des sirènes romanaises , d'ailleurs j'aurais du me méfier , je conçois qu'en temps de crise on n'ait pas les moyens de se payer les plus beaux équipements ni les plus jolies sirènes , mais celle , ou plutôt celui , qui m'avait annoncé une amélioration du temps , avait largement dépassé la soixantaine et physiquement n'avait que de lointaines ressemblances avec la beauté qui accueille les visiteurs de Copenhague !!! Bref , ça ne promet rien de bon dans les hauteurs , je regrette mon coupe vent , mais l'heure est encore à l'effort dans ce long col ,il faut se montrer courageux devant la pente puis on bascule enfin quittant ainsi un généreux brouillard rencontré à mi pente, la route est humide , la température frisquette. Quelques lacets plus bas , un ou plusieurs cyclistes ont chuté , il y a déjà une ambulance ; ça calme pas mal de monde , mais pas Isabelle que je suis encore et qui reprend une partie des concurrents qui sont montés plus vite que nous. Le sens de la trajectoire et la maîtrise du freinage , voilà ce qu'il faut en descente , et en plus un gros coeur comme on dit , et elle a tout ça ma fille !!! Passés quelques kilomètres vers Leoncel la pente est moins accentuée , je relance un peu , on reprend encore des gars , mais pas de relayeurs pour le moment ... , enfin , on en passe un , intéressé par le rythme qui me dépasse à son tour , puis double Isa qui me précédait alors . Moi , trop content , je me cale derrière et on fait un forcing d'enfer jusqu'à st Jean en Royans, tous les repris ne suivent pas le train extrêmement rapide , moi-même je décroche dans une enfilade où j'entends crisser le gravillon , le temps de lever le pied j'aurai toutes les peines pour revenir avant le bas . La route est sèche à nouveau quand s'effectue un regroupement sur la portion plane qui conduit au col de la Croix , dans le groupe un type me lance : «elle a du mental la fille !!» je lui précise notre filiation puis il ajoute : » elle devrait se mettre à l'abri « , à quoi je réponds : » ça , elle ne sait pas faire ! » Après Bouvante , les premiers virages annonçant la montée vers le col se présentent à nous , et c'est ici que débute ma galère : « jai crevé , Isa , file ... » et le gars dans le groupe : « allez Élisa , n'attend pas ton père il rattrapera » j'ignore si cette erreur d'interprétation du prénom de ma fille a rajouté à la malchance les grosses misères qui m'ont poursuivi ; cela reste pour moi un sujet de réflexion analytique où je me perds parfois dans mes rares insomnies . Car comme chacun le sait je suis un gros dormeur ce qui laisse assez peu d'espoir pour une réponse prochaine dont je doute par ailleurs qu'elle intéresse beaucoup de monde à part Jurek évidemment !!! Bon , il faut réparer , c'est la roue avant : je cherche le silex intrus, responsable de cette déveine , parcourant du doigt l'intérieur de mon pneu , traquant la moindre aspérité...en vain !! mais il faut le faire sous peine de crever à nouveau un peu plus loin n'est ce pas ? Avec ma pompinette ( celle de Barjac ... les Hélviens 2009) je gonfle comme je peux et c'est reparti . En côte tout va bien , je reprends des gars qui m'ont vu réparer , je franchis le petit col de la Croix , et ça y est , les premières gouttes des nuages coincés dans les hauteurs me mouillent les bras : oh ce n'est pas la douche et le maillot suffit à me tenir au sec , c'est juste frais et contrariant . La longue montée sur le col de l'Écharansson via le col de la Portet de Lente où je retrouve le brouillard épuise mes réserves ,je me nourris ( je me suis mis au pain d'épices , d¹aucuns comprendront ...) mais le moral a sérieusement décliné dans un virage en descente où il fallait freiner sur l'angle et où j'ai failli aller au tapis , ma roue a chassé , aurai-je à nouveau percé ?? Je me résous à lever le pied dans toute la descente vers st Jean en Royans . Je m'enquiers auprès d'un signaleur pour trouver une grosse pompe , on est tout proche d'une station service , le gars me montre le gonfleur salvateur ; deux pressions brèves et voilà mon pneu dur comme du bois . Ça se présente mieux ,durant trois ou quatre km je repars à l'assaut de la longue côte , mais je sais bien que je ne reprendrai pas le groupe d'Isabelle , trop de temps perdu dans la descente , de rythme perdu dans les arrêts et puis il y a tous ces suceurs de roue que je dépasse et qui m'agacent à me coller aux fesses sur 200 m , et puis , et puis ...mais c'est pas vrai ; je suis à nouveau à plat !!! Le bois dur qui semblait garnir ma roue avant a ramolli soudain pour finir par se volatiliser , alors là c'est le pompon , un pompon qui va me contraindre à remonter la première chambre après avoir en vain tenté de trouver la crevaison lente dont elle souffre , quant à celle que j'ai gonflé au garage , la valve n'a pas apprécié . Le mécanisme m'est resté dans les doigts quand j'ai voulu regonfler ...bousculé et fatigué ai-je cru comprendre , eh ben ...il reste 40 bornes folkloriques à parcourir en regonflant régulièrement et en songeant au sage J.P. Raoul équipé de bandes anti-crevaison parti à st Flour avec des pneus à jeter et qui ne connaît pas les crevaisons !! Par dessus le marché , mais ça c'était pour tout le monde , un violent mistral me fait face passé le col des Limouches ; je rejoins l'arrivée avec une bonne ( mauvaise) heure de retard par rapport à mon temps de l'an dernier , fourbu et pas content de ce sale coup du sort. Heureusement il fait un beau soleil ici en bas , tiens finalement la « sirène » a eu raison !!! bah ! même réflexion qu'à st Flour , douches libres ...etc etc Je n'oublie pas la belle victoire d'Isabelle et la très remarquable dixième place de Christian dans sa catégorie , il y a du beau monde à cette cyclo , le niveau est relevé : bravo !! |